L’Oxalide Petite-oseille n’appartient pas à la famille des oseilles. Elle ne leur ressemble d’ailleurs pas du tout. Alors? Pourquoi petite oseille ?
Parce que cette Surelle contient, comme la Petite oseille, de l’acide oxalique, qui lui donne ce goût piquant, acidulé comme le citron ou la groseille, commun aux oseilles. Elle a longtemps servi à faire de la limonade, et l’acide oxalique est encore largement utilisé, sous le nom de sel d’oseille, dans des tas d’applications industrielles.
Et par des ménagères
qui s'en servent encore pour ôter les taches réputées définitives (rouille, vin...)
« Dans ma pratique, je fais avec l’alleluia une limonade des plus agréables ; elle remplace celle que l’on compose avec le citron, que l’on n’a pas toujours sous la main et que le pauvre ne peut se procurer. Cette limonade apaise la soif et l’ardeur fébrile, (…) L’hiver, je me sers de la limonade d’oxalate de potasse.» (Cazin) Les Suisses, qui ne comptent plus les tapis d’Oxalide dans les belles forêts de leur pays, ont longtemps été de grands fournisseurs de sel d’oseille. Mais ils ont dû jeter l’éponge lorsqu’un chimiste étrange et génial, Wöhler, parvint à synthétiser le produit à partir d’acide nitrique.
Et par des ménagères
qui s'en servent encore pour ôter les taches réputées définitives (rouille, vin...)
« Dans ma pratique, je fais avec l’alleluia une limonade des plus agréables ; elle remplace celle que l’on compose avec le citron, que l’on n’a pas toujours sous la main et que le pauvre ne peut se procurer. Cette limonade apaise la soif et l’ardeur fébrile, (…) L’hiver, je me sers de la limonade d’oxalate de potasse.» (Cazin) Les Suisses, qui ne comptent plus les tapis d’Oxalide dans les belles forêts de leur pays, ont longtemps été de grands fournisseurs de sel d’oseille. Mais ils ont dû jeter l’éponge lorsqu’un chimiste étrange et génial, Wöhler, parvint à synthétiser le produit à partir d’acide nitrique.
Pourquoi alleluia ? Parce qu’elle fleurit à Pâques. Littré nous en informe, d'une façon un peu expéditive, peu dans ses manières: « L’Alleluia est ainsi appelé parce qu’il fleurit vers le temps de la fête d’alleluia. » Par contre, en maître incontesté de la langue française, il profite de son dictionnaire pour conseiller à l'Académie d'admettre la substitution habituelle du e latin par un é français dans le nom de la plante, qui (l'Académie ne pouvant rien lui refuser) s'écrit depuis alléluia.
L’Alléluia (qui aurait pu s’appeler Pâquerette) fleurit jusqu’à fin mai, ce qui n’est pas mal pour une fleur de sous-bois, où tout le monde remballe lorsque les arbres ont feuillé.
On l’appelle aussi pain de coucou. Au XIIème siècle, lorsque l’Oxalis a commencé à s’appeler pain de coucou, ‘pain’ entrait dans des expressions où il désignait une chose de peu de valeur - le coucou arrive lorsque fleurit l'alléluia. En Allemagne, on dit pain de hêtre, ce qui dit bien l’amitié de l’Oxalis pour les hêtraies. À propos de pain, un conseil : on peut bien grignoter du trèfle aigre pour tromper la soif, mais quant à en faire de la limonade, ne suivez pas (pour une fois…) le conseil du bon docteur Cazin: en fait, l’oxalate de potasse n’est pas digéré par notre corps, et s’accumule d’année en année dans les reins où il forme les terribles ‘calculs’ qui font tant souffrir.
Le terrible Capitaine Baudin, auquel le Muséum d’Histoire Naturelle est redevable de la découverte de dizaines milliers de plantes, ne ménageait ni la vie de ses courageux marins, ni celle des savants enthousiastes qui l’accompagnaient lors de ses expéditions. Alors que le scorbut commence de frapper à quarante deux jours de mer, il n’hésitait pas à programmer des traversées de quatre vingt, voire cent quinze jours, sachant bien qu’on découvrirait des mondes inconnus, mais avec des effectifs très réduits.
Après une tempête affrontée par les quatre seuls valides du vaisseau, débarquant en Australie vers Western Port, les savants moribonds tombèrent sur une colonie d’oxalides qui, pour le coup, guérit les survivants en quelques jours. (L'anecdote, dont je n'ai pu retrouver l'original dans le livre de François Péron, me semble concerner plutôt l'oxalis corniculé que l'oxalis des bois, réputé circumboréal.)
L’oxalide ne se trouve jamais seule. Lorsqu’on rencontre la petite corolle tremblant au bout de sa frêle tige, c’est au milieu d’une foule d’autres. Elle est blanche, mais veinée d’un fin lacis violet, évoquant la luminosité délicate des peaux du Nord.
Autour il y a ses feuilles, elles aussi au bout d’une tige filiforme, et qui au premier regard sont comme les feuilles des trèfles.
La plante se rencontre par tapis qui s’étend sur les pierres, les souches, monte quelquefois dans la mousse du bas des arbres ou sur les vieilles queules, - c’est très joli.
En fait, elle n’est pas constituée d’un groupe de plantes distinctes, comme par exemple un parterre de violettes, mais c’est une plante à rhizome – cette racine qui fonctionne comme, si l’on veut, le tronc et les branches d’un arbre qui serait enterré – et sous le tapis de fleurettes blanches il y a comme un filet ou un réseau de ce rhizome fin, d’où s’élèvent feuilles et fleurs. (C’est, comme la fougère Grand Aigle, une plante sans vraie tige.) Le pain de bûcheron excelle donc dans l’occupation des sols ingrats que sont les mulls acides de certaines forêts : peu de litière couvrant la roche mère à peine décomposée (presque épiphyte!) Mais il lui faut beaucoup d’humidité, ce qui en fait une normande, une bretonne, et ailleurs une montagnarde.
Pollinisée par les insectes, capable de projeter toute seule ses graines grâce à ses capsules éclatantes, elle n’a que faire du vent, et ça se trouve bien, car en forêt…
L’Alléluia (qui aurait pu s’appeler Pâquerette) fleurit jusqu’à fin mai, ce qui n’est pas mal pour une fleur de sous-bois, où tout le monde remballe lorsque les arbres ont feuillé.
On l’appelle aussi pain de coucou. Au XIIème siècle, lorsque l’Oxalis a commencé à s’appeler pain de coucou, ‘pain’ entrait dans des expressions où il désignait une chose de peu de valeur - le coucou arrive lorsque fleurit l'alléluia. En Allemagne, on dit pain de hêtre, ce qui dit bien l’amitié de l’Oxalis pour les hêtraies. À propos de pain, un conseil : on peut bien grignoter du trèfle aigre pour tromper la soif, mais quant à en faire de la limonade, ne suivez pas (pour une fois…) le conseil du bon docteur Cazin: en fait, l’oxalate de potasse n’est pas digéré par notre corps, et s’accumule d’année en année dans les reins où il forme les terribles ‘calculs’ qui font tant souffrir.
Le terrible Capitaine Baudin, auquel le Muséum d’Histoire Naturelle est redevable de la découverte de dizaines milliers de plantes, ne ménageait ni la vie de ses courageux marins, ni celle des savants enthousiastes qui l’accompagnaient lors de ses expéditions. Alors que le scorbut commence de frapper à quarante deux jours de mer, il n’hésitait pas à programmer des traversées de quatre vingt, voire cent quinze jours, sachant bien qu’on découvrirait des mondes inconnus, mais avec des effectifs très réduits.
Tout se réunissoit pour accabler nos malades : n’ayant
pour nourriture qu’une viande en putréfaction, qu’un biscuit rongé par les vers
et par les charençons, qu’une très-petite quantité d’eau infecte et
corrompue ; se voyant privés des moyens curatifs les plus efficaces,
ressérés dans un bâtiment étroit, jouets des vents et de la mer, et loin encore
de toute relâche, leur mal chaque jour prenoit un nouvel accroissement. Sur
leur corps s’élevoient, dans différens endroits, des tumeurs que recouvroient
des plaques noires ; leur peau, dans toute son étendue, offroit, à la
naissance des poils, de petites taches rondes, couleur de lie de vin ;
leurs articulations se roidissoient ; les muscles fléchisseurs sembloient
se raccourcir, et tenoient demi-fléchis les membres des malades. Mais rien de
plus hideux que l’aspect de leur visage : à cette teinte plombée propre
aux scorbutiques, se joignait la saillie des gencives hors de la bouche, qui
présentoient des points frappés de mort, et d’autres ulcérés : les malades
exhaloient une haleine fétide, qui, lorsqu’elle était inspirée, semblait
attaquer le principe de la vie.
Taillefer, second médecin dans l'expédition
L’oxalide ne se trouve jamais seule. Lorsqu’on rencontre la petite corolle tremblant au bout de sa frêle tige, c’est au milieu d’une foule d’autres. Elle est blanche, mais veinée d’un fin lacis violet, évoquant la luminosité délicate des peaux du Nord.
La clarté de son teint n’est pas chose mortelle
En fait, elle n’est pas constituée d’un groupe de plantes distinctes, comme par exemple un parterre de violettes, mais c’est une plante à rhizome – cette racine qui fonctionne comme, si l’on veut, le tronc et les branches d’un arbre qui serait enterré – et sous le tapis de fleurettes blanches il y a comme un filet ou un réseau de ce rhizome fin, d’où s’élèvent feuilles et fleurs. (C’est, comme la fougère Grand Aigle, une plante sans vraie tige.) Le pain de bûcheron excelle donc dans l’occupation des sols ingrats que sont les mulls acides de certaines forêts : peu de litière couvrant la roche mère à peine décomposée (presque épiphyte!) Mais il lui faut beaucoup d’humidité, ce qui en fait une normande, une bretonne, et ailleurs une montagnarde.
Pollinisée par les insectes, capable de projeter toute seule ses graines grâce à ses capsules éclatantes, elle n’a que faire du vent, et ça se trouve bien, car en forêt…